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Tête Rousse
Juan Cañizares — Elena Ferrer — Orion Mimosa Y.Tsering
19 avril - 11 mai 2025
Tête Rousse est le nom d’un glacier, photographié par Aurore Bagarry dans son
ouvrage Glaciers : Inventaire photographique des glaciers du Massif du Mont-Blanc,
Éditions Hartpon, photographie n°32, 2017.
Cette image de glace protégée par une crête de montagne suspendue entre ciel et terre
invite à scruter l'intime. Tracée par une ligne irrégulière qui dessine l’horizon, elle évoque
une frontière subtile, un espace entre l’ici et l’au-delà, où le regard cherche à faire surgir
ce qui demeure invisible. Ce titre fait écho aux pratiques des artistes Orion Mimosa Y.
Tsering (Tibet), Juan Cañizares (Argentine) et Elena Ferrer (Espagne), qui vivent et
travaillent en Belgique. Cet infini du regard ouvre à une réflexion sur la manière dont la
perception, l’action conceptuelle, et la mémoire s’entrelacent.
« Qu'est-ce à dire ? Que l'intime, précisément, abolit la frontière entre l'autre et soi. Qu'il
fait basculer un dehors indifférent dans un dedans partagé. Qu'il vit des ' riens ' du
quotidien, en y découvrant les vertus de l’être auprès. »
Ces mots tirés de l’ouvrage De l’intime de François Jullien[1] résonnent profondément
dans le cadre de cette exposition. En effet, Tête Rousse est une invitation à une rencontre
intime et partagée, un espace où les frontières se dissolvent.
Le nom même de Tête Rousse fait surgir, pour certains, le souvenir d’une lecture
d’enfance : Poil de carotte de Jules Renard, roman qui raconte l’histoire d’un enfant roux,
perçu comme différent et en marge. Cette dimension de frontière et de résistance, où
l’œuvre, telle une tête rousse, devient le point de rencontre et d’interrogation entre soi et
l’extérieur, trouve ici toute sa place. À travers cette exposition, Tête Rousse devient un
espace de résistance douce, un lieu de confrontation et de relation intime avec l'autre.
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